Au XIXe siècle, le tirage au charbon était une technique populaire pour imprimer des photos en utilisant des pigments. Il était le premier procédé photographique non argentique, et le plus utilisé. Il permettait d'obtenir des images stables et de différentes couleurs. Il a été inventé en 1855 par Louis-Alphonse Poitevin, qui a utilisé des travaux antérieurs pour créer ce procédé. |
Le tirage au charbon était une technique populaire pour imprimer des photos. Il utilisait différents pigments pour créer des images. Le plus courant était le charbon de bois qui donnait des images noires ou brunes. Cette méthode de tirage était connue sous le nom de "charbon direct" ou "charbon sans transfert". Il consistait à enduire une feuille de papier d'un mélange de gélatine bichromatée et de pigment, puis à la sécher dans l'obscurité avant de l'exposer à la lumière à travers un négatif. L'image était finalement développée dans de l'eau tiède, où les zones exposées à la lumière fixaient le pigment, tandis que les autres étaient dissoutes, laissant le papier apparent. Cette méthode ne permettait pas de reproduire correctement les nuances et les images étaient très contrastées.
L'invention de Louis-Alphonse Poitevin était très stable, mais qui présentait cependant des limites en termes de reproduction des nuances et de contrastes. C'était dû à l'épaisseur de la couche sensible appliquée sur le papier qui limitait la profondeur de pénétration de la lumière. Les couches inférieures de gélatine restaient alors solubles et étaient emportées avec leurs pigments lors du développement. Pour remédier à ces problèmes, des améliorations ont été proposées, comme la technique du tirage au charbon avec transfert, inventée en 1860. Celle-ci consistait à détacher la couche image de son support d'origine et à la transférer sur un second support, et pour éviter l'inversion de l'image, les photographes ont développé la technique du double transfert pour restituer le sens réel de l'image. Au cours de cette période, des papiers pigmentés ont également été commercialisés, et les pigments utilisés se sont diversifiés, incluant la terre de sienne, l'indigo, le bleu de Prusse et le sépia.
À la fin du XIXe siècle, des tirages au charbon de grande qualité sans transfert étaient également disponibles, tels que le charbon-velours d'Artigue et le charbon-satin de Fresson.